Shady Habash

Shady Habash était un photographe et cinéaste égyptien décédé en mai 2020 dans la prison de Tora en Égypte. Shady a été détenu pendant plus de deux ans en détention préventive, qui était illégale; pour sa participation dans un clip de Ramy Essam. Son arrestation violente a été suivie de trois jours de torture et de 800 jours de détention dans l’une des prisons tristement célèbres d’Égypte et connue pour ses services de santé médiocres et son insalubrité. Dans sa dernière lettre d’octobre 2019, Shady a appelé au soutien de la communauté internationale : « J’ai besoin de votre soutien, pour ne pas mourir. » Les circonstances de sa mort ne sont pas claires, bien que le procureur ait signalé qu’il était décédé après avoir ingéré par erreur du gel hydroalcoolique distribué en prison pour prévenir le COVID-19. Lorsqu’un individu décède alors qu’il est sous la garde de l’État, comme en l’espèce, il existe une présomption de responsabilité de l’État. Chez AGL, nous pensons que la mort de Shady a été causée par l’incapacité des autorités pénitentiaires à fournir à Shady un accès rapide à des soins de qualité. Le 12 mai 2020, les avocats d’AGL représentant l’artiste Ramy Essam ont soumis le cas de Shady à la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard. Il a été demandé à Mme Callamard d’intercéder auprès des autorités égyptiennes afin que les circonstances et les causes de la mort tragique de Shady Habash en détention fassent l’objet d’une enquête approfondie et que les responsables soient rapidement traduits en justice.

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L’équipe:

  • Représentation internationale: AGL
  • Liaison: Ramy Essam
  • Communication: Sanni Kahilainen
  • Traducteurs: Kelsey Waxman and Sana Sekkarie

Ramy Essam

Ramy Essam est un musicien égyptien qui a reçu le prix Václav Havel pour la dissidence créative (2019). Il est surtout connu pour sa performance sur la place Tahrir au Caire durant la révolution égyptienne de 2011. Sa chanson Irhal, dans laquelle le président égyptien Hosni Moubarak a été invité à démissionner, est considérée comme l’hymne de la révolution et a été sélectionnée en 2011 par Time pour représenter celle-ci en affirmant qu’elle a été la troisième chanson de l’Histoire à avoir “changé le monde”. Cependant, en raison de sa musique et de son militantisme, Ramy a été arrêté le 9 mars 2011 et détenu pendant quatre heures, au cours desquelles il a été battu et torturé. Ses chansons ont été interdites en Égypte, et il a été menacé à la télévision nationale par de hauts fonctionnaires. Il s’est également vu retirer le droit de se produire sur scène. En 2014, Ramy est arrivé en Suède à la recherche d’une vie meilleure et de liberté pour créer et interpréter sa musique librement. En 2018, Avant-Garde Lawyers a réussi à résoudre une question complexe concernant son statut juridique en Suède et a obtenu une décision favorable de l’Office suédois des migrations.

L’équipe :

  • Stratégie juridique et management : AGL
  • Liaison : Val Denn (Directeur général de l’Agence Val Denn)
  • Avocat local de l’immigration : Nicklas Dahlbeck (Stockholms Advokatbyrå)
  • Organisation partenaire : Artistic Freedom Initiative (AFI)

Attention spéciale et remerciements à Sanjay Sethi (Sethi and Mazaheri, LLC) et Mattew Covey (CoveyLaw).

> Ramy s’exprime

Taeyong Jeong

Le 6 juin 2018, le jour du “Memorial Day” en Corée du Sud, Taeyong Jeong (HIDEYES) a peint à la bombe les restes du mur de Berlin exposés sur la place de Berlin à Séoul. L’artiste a réalisé cette œuvre pour célébrer le sommet intercoréen d’avril 2018, qui fut un premier pas vers la réconciliation entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Le 27 août 2018, M. Jeong a été inculpé pour destruction de biens publics conformément à l’article 141 du Code pénal coréen. Une action civile a également été intentée contre lui. AGL a alors fait valoir pour la première fois devant un tribunal que le graffiti est une forme de critique sociale et politique méritant d’être protégée par le droit constitutionnel coréen et le droit international des droits de l’homme. A travers cette affaire, AGL a créé un précédent juridique historique qui étend l’espace de libre expression artistique aux graffitis.

Cliquez ici pour lire la plaidoirie d’AGL.

L’équipe :

  • Représentation et stratégie juridique : AGL
  • Coordinateur du dossier : Prof. Kyung-Sin Park
  • Avocats de la défense : Hong-Seok Yang (avocat principal) ; Teri Kang (deuxième avocat), Yigong Law
  • Avocat parties civiles : Teri Kang
  • Soumissions écrites : Andra Matei
  • Témoignages d’experts : Kyoungmi Oh, Don Karl, Katia Hermann
  • Traducteurs : Hyun-soo Lim, Kay Lee
  • Organisations partenaire : PEN America, Artists at Risk Connection (ARC)

 

Nous remercions tout particulièrement le Dr. Klaus Lederer, Sénateur pour la Culture et l’Europe à Berlin qui a aimablement accepté de soumettre une expertise en faveur du défendeur devant le tribunal de Séoul et à Veit Rieber du Département de la Culture et de l’Europe pour leur soutien indéfectible dans cette affaire.

> Taeyong s’exprime

Sajad Sepehri

Sajad Sepehri est un musicien iranien. Durant son exil en Albanie, Sajad n’a pas pu jouir de ses droits fondamentaux, notamment le droit de voyager, de tirer profit de son activité artistique ou de créer ou d’interpréter librement sa musique. Les nombreux problèmes rencontrés par Sajad ont nécessité l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire d’experts engagés qui ont travaillé sur la nécessité pour Sajad de quitter l’Albanie et d’émigrer en toute sécurité vers les Pays-Bas.

> Découvrez la biographie de Sajad ici.

Plus d’informations sur le site web de Sajad.

 

 

L’équipe :

  • Stratégie juridique : AGL
  • Coordinateur de cas : Ali Reza Kazemi (Directeur, Institut des sciences sociales et humaines) 
  • Avocat local de l’immigration : Thomas van Houwelingen (Everaert Advocaten)
  • Organisation partenaire : Initiative pour la liberté artistique

Nous remercions tout particulièrement ProBono Connect, VU University  Amsterdam, Erinda Meli ( Albanian Ministry of Justice), Claudia Bonamini ( Jesuit Refugee Service), et Marieke van Eik (Oliveira Prakken law firm).

> Sajad s’exprime

Sahar Ajdamsani

 

La chanteuse, poétesse et militante des droits de l’homme iranienne Sahar Ajdamsani a dû fuir l’Iran pour échapper à la persécution et à un risque accru de violences de la part des autorités iraniennes en raison de sa collaboration avec des artistes internationaux sur la chanson « Quarantine World ». Sahar est une artiste et militante talentueuse et courageuse qui a osé utiliser sa voix pour appeler à la paix et défendre les droits humains. L’art est son outil de prédilection pour faire entendre sa voix qui traverse les frontières et les cultures autour de mêmes valeurs. AGL a organisé sa relocalisation dans un refuge sûr et elle a reçu une assistance juridique par l’intermédiaire d’avocats spécialisés en droit de l’immigration qui sont partie intégrante de notre réseau. L’équipe AGL a été en contact constant avec Sahar tout au long de ce processus et l’a orientée vers les institutions psychosociales nécessaires

 

L’équipe :

  • Stratégie juridique et management : AGL
  • Conseil juridique: Alberto Pasquero et Viktor Riad

Galal El-Behairi

Galal est l’auteur des livres « Chairs Factory » (Masna’a El Karasy), publié en 2015, et « Colorful Prison » (Segn Bel Alwan), publié en 2017. Il a écrit de nombreux paroles pour le célèbre musicien égyptien Ramy Essam – une figure importante du mouvement de la Révolution de 2011 en Égypte – dont l’un de ses plus grands succès, « Segn Bel Alwan ». Récemment, les deux artistes ont collaboré sur la chanson à succès « Balaha ». Cette chanson critique l’état actuel de l’économie et le niveau de corruption en Égypte. Deux jours après la sortie de « Balaha », le 28 février, la ministre égyptienne de la Culture, Enas Abdel Dayem, a publiquement dénoncé El-Behairy à la télévision en direct, en faisant spécifiquement référence au livre de poésie « The Finest Women on Earth ». Trois jours plus tard, le 3 mars, il a été arrêté à l’aéroport du Caire et sa famille ne connaissait pas sa situation pendant une semaine complète jusqu’à ce qu’il comparaisse devant le Parquet de la Haute Sécurité de l’État. Il présentait des signes de sévères coups et tortures. Le Parquet lui a ordonné de subir un examen médical légiste, cependant, les conclusions de cet examen n’ont pas encore été communiquées au public ni à ses avocats. AGL a lancé une procédure d’appel urgent auprès du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, parmi d’autres actions menées au niveau international. Lisez la communication ici.


Pour en savoir plus sur l’affaire de Galal, consultez les liens suivants :

Équipe d’intervention:

  • Stratégie juridique et représentation internationale : AGL
  • Liaison : Sanni Kahilainen et Ramy Essam
  • Défense pénale : Mokhtar Mounir
  • Organisation partenaire : Perpetuum Mobile


Une mention spéciale de remerciement au Rapporteur spécial des Nations Unies pour les droits culturels, Karima Bennoune, pour son soutien continu, ainsi qu’à Artists-at-Risk Connection pour leur travail inlassable sur cette affaire.

Ferhat Temel

Ferhat Temel est un musicien kurde de la province de Tunceli en Turquie. Après la tentative de coup d’État de 2016, il a fui la Turquie pour la France où il a demandé l’asile. En Turquie, il était musicien au sein du groupe « Umuda » (« Espoir »). Les chansons d’Umuda abordent des questions relatives aux droits civiques de la minorité kurde en Turquie, ce qui a conduit ses membres à être persécutés à plusieurs reprises par les autorités turques. Ferhat a notemment été harcelé, battu et placé en garde à vue à de nombreuses reprises à la suite de performances qui étaient pourtant non violentes et légales lors de rassemblements, de réunions politiques et de manifestations tels que Newroz, la Journée internationale de la femme et la Fête du travail. En plus de sa musique engagée politiquement, Ferhat a également fait l’objet de menaces et de persécutions pour son refus d’effectuer son service militaire. Ferhat prétend être un objecteur de conscience et refuse de porter une arme au motif de la liberté de pensée, de conscience et de religion.

Sa demande d’asile a été initialement rejetée par les autorités françaises mais grâce à la persévérance de l’avocat d’AGL Umit Killinc, une décision définitive de la Cour du droit d’asile française (CNDA) du 3 octobre a finalement accordé à Ferhat le statut de réfugié.

L’équipe :

  • Stratégie juridique et management : AGL
  • Avocat spécialisé en droit de l’immigration : Umit Kilinç