AGL ET LE GRAFFITI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Graffitis sur une portion du Mur de Berlin à Séoul

AGL a créé un important précédent juridique qui étend l’espace de libre expression aux graffitis en Corée du Sud.

AGL a été désigné pour représenter l’artiste coréen Taeyong Jeong alias HIDEYES. En 2018, HIDEYES a peint à la bombe des symboles de paix et de réconciliation sur une portion du mur de Berlin installé sur la place de Berlin à Séoul dans le cadre d’une exposition. L’accusation était fondée sur la base de potentielles destructions de biens publics et la peine proposée était une peine de prison.

AGL s’est battu pour faire de l’affaire un précédent visant à mettre en lumière les discriminations auxquelles font face les artistes de rue dans le monde et a fait valoir que les graffitis avaient un caractère critique contribuant à l’échange d’idées et d’opinions, qui est essentiel au sein d’une société démocratique. Il a donc été démontré aux juges que les graffitis devraient bénéficier du même niveau de protection que l’expression verbale, ou artistique en général. Dans ce cadre, une condamnation pénale ou une peine privative de liberté à l’encontre de M. Jeong équivaudrait à une peine injustifiable et disproportionnée et serait incompatible avec le droit international des droits de l’homme. Dans son argumentaire, AGL a tenu à rappeler que l’idée que ce graffiti ne pouvait être considéré comme un acte de vandalisme isolé. Dépouiller complètement le graffiti de tout sens et de tout contexte, c’est ignorer complètement le geste artistique, ainsi que sa signification et sa symbolique.

AGL et les graffitis

La plupart des graffeurs utilisent leur art comme allégorie de leurs idées, de leurs sentiments et de leurs opinions politiques. Par conséquent, leur art est une forme de critique sociale et politique. Nous nous concentrons donc sur la nécessité de faire respecter les arts de rue dans le contexte plus large de la liberté d’expression et de rappeler aux juridictions nationales et régionales les obligations internationales qu’elles sont tenues de respecter; obligations qui découlent de leur allégeance aux valeurs démocratiques et du respect de la liberté d’expression.

Nous nous battons également pour que les graffitis illégaux soient reconnus comme des actes créatifs et soutenons que l’illégalité n’est pas une raison pour refuser la protection du droit d’auteur. Il n’appartient pas au juge d’apprécier la valeur artistique d’un graffiti ou la forme d’expression choisie par l’auteur.

En l’absence d’un contexte explicatif, les graffitis peuvent facilement être perçus comme une provocation. Mais le graffiti est avant tout une forme d’expression inhérente au contexte dans lequel il a été créé. Le lieu et le support sur lequel il est apposé ont la même importance que le l’œuvre en elle-même. Par conséquent, nous soulignons la nécessité d’une évaluation appropriée de la nature contextuelle du graffiti, ainsi que de son caractère éphémère et critique.